Ce matin
Ce matin en me levant, je me dis qu’il faudrait apprendre à se taire parfois et que peut-être même, pour le bien des générations futures, il serait "pas mal" que des cours de silence soient enseignés dans les écoles !
Il est si difficile de résister aux bruits disparates du monde, aux pleins de vide alourdissant nos ailes, aux pleins de rien qui ferment nos écoutilles aux infinies variantes des humaines réalités.
Il faut dire que ce matin, je fus réveillée par des sons d’oiseaux si cristallins que la vie me parut tout de suite fragile et magnifique.
Seul le calme environnant a pu me ramener à mon silence interne et me permettre ainsi de percevoir leurs chants, de capter l’eau de leur langages particuliers si distincts de celui qui est propre à ma nature.
Posées là et là, ces frontières naturelles ne ressemblent pas à d’infranchissables barrières, elles ne pourront empêcher les ondes de passer, les infra-communications de s’établir… Avec ou malgré elles il y aura toujours des champs d’ouvertures télépathiques, des émissions, des perceptions invisibles entre étranges étrangers et étrangers étranges à force de chants murmurés et de silences désirés.
DIALOGUE SPATIAL
Toute une installation
De fils tricotés
Par une bande de nuages
Avait fixé
Quelques ondes
En constantes émissions
Qui s’étaient calées
Et vaquaient ainsi
D’une tête à l’autre
Nuit et jour,
Jour et nuit
En ricochant parfois
Sur leurs parcours.
Et ta tête
Et ma tête
Ne cessaient d’échanger leurs vues
A bord d’un illisible vaisseau transporteur
D’ immenses mots voyageurs.