Jusqu'au bout, les pierres sensibles
Jusqu'au bout
Mon quartier
Ce n’est pas mon quartier
C’est un quadrillage
De parcelles bien divisées
C’est une suite d’abris téléguidés
Par un réseau d’alarmes à l’affût
C’est un champs de murs assemblés, collés
Qui se rencontrent
Se croisent
Ou s’ignorent
Et me forcent à les longer….
Jusqu’au bout………………..
Mon quartier
C’est un assemblage en pointillés
Quelques habitants
A peine perceptibles
Derrière les parois
De leurs folles craintes débridées.
C’est un schéma
C’est une géométrie aveugle
Qui n’a pas senti l’approche
La discrète invasion
D’un grand peuple sous-jacent.
Des familles d’arbres
Des groupes de plantes
Des continents d’herbes
Chaque jour se multiplient
Et dérivent
Et résistent
Sans bruit
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Les pierres sensibles
Comme une pierre
Je roule
Ma bosse
A travers
Les états d’âme
De la terre
Comme une pierre
Je peux rester longtemps, sur place
Sans bouger
A entendre et attendre
Tous les rythmes
Les silences aussi
Je viens de la planète terre
Et je l’aime